Ils en tuèrent quatre autres, dont ils rapportèrent les têtes ou les corps.
A l’aube du matin suivant, lorsqu’on fit les comptes, John et son équipier avaient tué trois hommes, les autres, quatre.
Salués en vainqueurs, les deux Jack furent menés jusqu’au manoir, où on leur offrit, pour deux jours, des chambres fraîches, des lits immenses, des mets raffinés, des grands vins, des femmes, et un cigare chacun.
John et son compagnon furent immédiatement ramenés jusqu’au pénitencier. Jusqu’au Secteur Rouge. John avait donc bénéficié d’une promotion, malgré tout. Allons, il avait souffert, cru même mourir durant trois jours, mais le château serait un délicieux souvenir, et la chasse à l’homme un souvenir excitant.
Lorsqu’ils arrivèrent dans le Secteur Rouge, le bras mécanique se déploya, agrippa John, le souleva de terre, pantin, et le lâcha, sous les huées et les acclamations des prisonniers, dans une cage – deux mètres par un -, qu’un filet vint immédiatement fermer. Soudure. Toit de tôles. Définitivement. Le long tuyau de la pieuvre à bouillie fut installé à travers les mailles.
Et sous les appels de John qui en appelait aux maîtres, criait à l’erreur, au scandale, et quoi d’autre encore ?, on enjoignit à Jack, son coéquipier, de surveiller de près – un prisonnier, un gardien - cet énergumène qui avait cru qu’un John pouvait rêver de paradis, participer impunément à une chasse à l’homme, et qui, s’il ne se taisait pas immédiatement, serait inscrit sur la liste de la prochaine traque.
Ikkar
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