les songes d'Ikkar

...parce qu'il n'est jamais trop tard...

Le Paradis 8/8 [fin]

Publié le 21 Novembre 2006 par Ikkar in ... et autres fadaises... le Paradis

           Ils en tuèrent quatre autres, dont ils rapportèrent les têtes ou les corps.
         
A l’aube du matin suivant, lorsqu’on fit les comptes, John et son équipier avaient tué trois hommes, les autres, quatre.
         
Salués en vainqueurs, les deux Jack furent menés jusqu’au manoir, où on leur offrit, pour deux jours, des chambres fraîches, des lits immenses, des mets raffinés, des grands vins, des femmes, et un cigare chacun.

          John et son compagnon furent immédiatement ramenés jusqu’au pénitencier. Jusqu’au Secteur Rouge. John avait donc bénéficié d’une promotion, malgré tout. Allons, il avait souffert, cru même mourir durant trois jours, mais le château serait un délicieux souvenir, et la chasse à l’homme un souvenir excitant.
         
Lorsqu’ils arrivèrent dans le Secteur Rouge, le bras mécanique se déploya, agrippa John, le souleva de terre, pantin, et le lâcha, sous les huées et les acclamations des prisonniers, dans une cage – deux mètres par un -, qu’un filet vint immédiatement fermer. Soudure. Toit de tôles. Définitivement. Le long tuyau de la pieuvre à bouillie fut installé à travers les mailles.

          Et sous les appels de John qui en appelait aux maîtres, criait à l’erreur, au scandale, et quoi d’autre encore ?, on enjoignit à Jack, son coéquipier, de surveiller de près – un prisonnier, un gardien - cet énergumène qui avait cru qu’un John pouvait rêver de paradis, participer impunément à une chasse à l’homme, et qui, s’il ne se taisait pas immédiatement, serait inscrit sur la liste de la prochaine traque.

                                                                                                                               Ikkar

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T
C'est étrange mais je n'ai pas vraiment de compassion pour John , gagner le paradis en massacrant des gens ou en les regardant mourrir , ma foi... ce n'est pas plus tolérable que les divins qui tirent les ficelles! D'ailleurs qui contrôlent ces hommes et que sacrifient-ils en dehors du château et du pénitencier pour fumer leurs cigares et faire leurs paris ... En tout cas cette nouvelle est remarquable mon cher Lord Ikkar!<br /> Ish<br /> Dame Tine
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P
Et si je met pas de couleur dans mes comms c'est que j'en ai pas le coeur ....
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I
No problem
P
La douleur je la connais ....quand j'ai perdu ma fille ....j'ai écris un texte pour elle sur freudienne ...et depuis elle ne m'a plus quitter cette douleur ...perdre mon boulot n'est qu'une mince couche mise au dessus du reste ...ça use ...lassitude ...les longs sanglots qu'on a l'impression de pousser que dans le desert ...loin de tout loin du monde ...vous étes devenu ma famille ....ps: je met un lien par envie pas pour une reciproque ...ça doit étre un plaisir pas une contreinte...
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I
Peut-il y avoir souffrance comparable à celle-là? Je ne le pense pas.et il est vrai qu'une douleur supplémentaire, même dérisoire (et je ne dis pas que perdre son boulot soit dérisoire!), ne peut qu'attiser les tourments.Quant au lien... peut-être avais-tu remarqué que j'avais celui de "freudienne" depuis longtemps. Il n'est pas question de contrainte! L'horrible mot que voilà! La contrainte n'est pas mon genre! et surtout pas dans un cadre comme celui-ci...Ikkar, with love
P
Ikkar ...c'est gentil et je suis trés touchée de ton comms chez moi ...j'en ai d'autres mais je detruit bcp de textes sans jamais les mettre ...j'ai perdu mon boulot hier et c'est plus qu'un boulot que je perds ...je pense aussi que le malheur et la douleur sublime l'art ...et en passant un peu mes textes aussi ....merci d'étre la....je passe te lire mais je met pas souvent de comms ...
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I
Comme dit le divin Musset:"Rien ne nous rend si grands qu'une grande douleur. Mais, pour en être atteint, ne crois pas, ô poète, Que ta voix ici-bas doive rester muette. Les plus désespérés sont les chants les plus beaux, Et j'en sais d'immortels qui sont de purs sanglots. "Alors, continue de nous enchanter...Ikkar, with love
R
et bien ... J'ai été cueilli. Je le doutais bien que ce serait sans espoir puisque sans humanité mais ça m'a quand même glacé. Bravo
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I
Pourquoi? Quand il y a de l'humanité, il y a obligatoirement de l'espoir? Quiet desperation...Ikkar, with love