Si l’Histoire se répète, l’Art se recrée perpétuellement. Chaque artiste s’imagine un temps, un monde, toujours nouveaux, ignorant les bornes et les excuses. Il réinvente le Monde et l’Histoire, et leur offre toutes les alternatives. Il est celui qui...
Ils avaient travaillé depuis des années pour améliorer le prototype, le rendre plus performant, plus fiable, plus discret aussi. Et voilà, ils y étaient parvenus. Ils avaient œuvré dans l’ombre de leurs laboratoires souterrains, et ils avaient réussi!...
Je ne dormirai pas cette nuit. J'ouvrirai les doigts, et l'aurore s'échappera, sans heurt... Je ne dormirai pas. Mes noyades sont tout ce qui me reste de vie. Et je ne connais plus que le frisson du vent sur ma peau... Mes lèvres n'ont plus d'autre goût...
Le temps passe, les mois et les jours, doux. Et écrire n'est sans doute plus une priorité. Mais lorsqu'un ami de longue date fait appel à vous pour commettre quelques petits textes, modestes apports à un magnifique livre de photographies, vous ne pouvez...
Jusqu'où peut-on aller? La Cité de la Musique offrait aux fous le droit de s'agenouiller, prière ultime, devant une centaine de guitares mythiques, prêtées par leurs propriétaires, guitar heroes , ces demi-dieux que l'on suivrait jusqu'au bout de l'enfer,...
Bien sûr, il avait mis cela sur le compte de sa schizophrénie. Bien sûr.Bien sûr, la fièvre y était pour beaucoup. Et il avait beau la maîtriser sur un simple mot, puisé au plus profond de son âme et de son corps douloureux, il n'était pas certain que...
Les fils finissent toujours par se défaire, usés, les liens par se détacher. Parfois, de façon ténue, légère, presque imperceptible. Des effleurements d'ailes d'oiseau ou de papillon. Des soupçons d'ombres, des oublis, des plongées dans l'obscurité rassurante....
Le soir viendra bientôt. Deux heures encore à attendre, avant que les ombres ne s'allongent, que les pas ne se fassent feutrés, que les mots ne deviennent chuchotement.Elle referme la grille. Elle rentre, et referme la grille. Double tour. Rien ni personne...
Tout arrêter. Il avait dit, tout arrêter... ce soir, demain... ou, trouver la force de continuer... demain... ce soir? trouver cette force-là, malgré tout, sourire et larmes mêlés... parce que la vie n'est jamais sûre, et la mort jamais certaine... parce...
I l l' a v a i t d i t , a v a i t t o u t p r é v u . T o u t d é c i d é . I l n e l u i l a i s s e r a i t q u e d e s c e n d r e s . E t e l l e n e f e r a i t j a m a i s p l u s r i e n d e s a v i e , a p r è s l u i . P a r c e q u' e l l e...
Où étiez-vous le 11 Septembre? Comme une question récurrente. Pernicieuse. Une accusation.Parce que si vous aviez été là, tout ne se serait-il pas passé de la même façon? Où étiez-vous le 11 Septembre? Je rentre de courses. Les packs d'eau dans le coffre...
Nos enfants viennent de retourner à l'école...une occasion, peut-être, de nous souvenir de nos rentrées Les odeurs d’encre violette et d’automne revenu, de cahiers neufs empilés sur les tables et de cartables bien cirés, de livres à couvrir et à marquer...
Alors, si comme moi, vous ne mettrez jamais les pieds plus loin que votre foutu bled paumé, où les vaches et les canards sont plus nombreux que les habitants, jetez un coup d'oeil à cette liste. Vous aurez l'impression d'avoir des amis dans le monde entier,...
A y bien regarder, tout semblait paisible. Leurs craintes n’étaient pas fondées. Elles ne l’avaient jamais été. A peine si, au fond des couloirs, on percevait quelques gémissements - les plaintes de ceux pour qui l’on ne pouvait plus rien , et les larmes...
Je sais. Rien n’est simple.Ni la vie que l’on mène. Ni celles que l’on rêve. Pas obligatoirement d’avoir - juste celles qui se vivent, en parallèle, dans des lieux ou des temps inconnus. Des temps et des lieux que nul autre ne fréquente. Pas d’intersections...
Les Temps d'avant, de Michel Giliberti N'être qu'un, quand on est encore deux et s'enlacer à en rejoindre l'éternité... S'abandonner à la douceur aigüe de l'éphémère et toucher à l'immortalité... Souffler les maux indicibles, un à un, et les éteindre,...
Je ne suis plus qu'une façade.Plus rien derrière.Derrière les yeux, derrière le sourire. Les rires aussi.Plus rien.Je n'ai plus d'ombre.A peine, celle, esquissée, d'un souvenir.Même plus un prénom.Juste une silhouette.Parfois.Même plus une voix.Tout s'oublie....
Ouvrir la fenêtre! Vite! Maintenant! Tant qu'il en a encore la force. Le vent et l'angoisse s'engouffrent. Suffocation. Rien n'y fait! L'air ne pénètre plus. Il ne pénétrera plus jamais! Malgré tous ses efforts pour respirer. L'air qui passe encore le...
J’aime cet homme-là.D’une pudeur extrême dans sa nudité, dépouillé de tout artifice, livré aux regards et peut-être aux désirs, abandonné de tous, et des dieux. Et d‘une insolence totale, parce que ses mains ne parviennent même plus à cacher son désespoir....
Comment définir l'indéfinissable? Comment définir un regard? Sinon par l'ombre qui le marque, la lumière qui l'éblouit, la pudeur d'un trait, l'impudeur d'une ligne... Rien n'est plus important que l'émotion, et la technique n'entre en rien dans ce que...
Bon. Il est des jours - ou des nuits? -, où il vaudrait mieux rester couché. Ou prier pour que le Grand Bug condamne à tout jamais l'accès à Internet. Mais voilà, tout ne fonctionne pas toujours comme on le voudrait, et il arrive qu'on puisse se connecter....
Il s'approche. Par derrière. Il se penche. Vers son oreille. Un mot, à peine un murmure, juste un souffle. Il pose un doigt sur ses lèvres. L'empêcher de lui répondre, de refuser? De se refuser. Un doigt sur ses lèvres entrouvertes. Ses lèvres humides....
Au départ, était la Terre. Ocre. Ocre rouge. Et sur la Terre, régnaient les navires. Libres et fiers. Les puissants et les fous, les travailleurs infatigables et les contrebandiers, les indolents et les intrépides, les pirates et les pêcheurs. Ainsi donc,...
S e s p e n s é e s n e s o n t q u e d e l u i . E t s e s r ê v e s , q u a n d l ' i n s o m n i e l a q u i t t e . E n f i n . I l e s t d e v e n u s o n o bs e s s i o n , u n i q u e , d a n s l e m o i n d r e d e s e s m o t s , l e p l u s...
John avait une mission précise. Surveiller, sans broncher, immobile, muscles et regards tendus, quatre heures durant, qu’il ventât ou qu’il neigeât, qu’il caniculât ou qu’il délugeât, une bande de pingouins agités du cerveau qui cognaient contre les grillages...