Ne rien laisser après soi.
C'était devenu une obsession.
Tout détruire.
Ou, si, finalement, il consentait à n'en rien faire, ne laisser que ce qui ne le ferait pas survivre . Laisser une oeuvre, sans que personne ne pût y rattacher son nom.
Et disparaître dans l'oubli, dans l'anonymat fabuleux de la masse des âmes légères et sans importance.
Ne pas même désirer rester dans le souvenir de ceux qui l'aimaient, de ceux qu'il aimait.
Disparaître totalement.
Et que parfois, au détour d'une page, d'un dessin, d'un lieu retrouvé par hasard, pas même cherché, une bouffée de douceur, une lumière soudaine autant qu'éphémère, traversent l'esprit de ceux qui partageaient ou croyaient partager sa vie.
Juste cet éclat de temps-là, pas plus.
A peine le sentiment, fugace, que quelque part, quelqu'un, peut-être, avait existé...
Pas plus.
Ikkar
Commenter cet article